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Aux côtés des grandes plateformes étrangères de livraison de repas, une Française tente de se frayer une place. D’autant mieux que Yumo propose une offre bien différente : ici, pas de plats de fast-foods et autres restaurants, mais ceux de monsieur et madame tout le monde. C’est (généralement) moins cher, mais nécessite un peu d’anticipation. Et les passionnés des fourneaux peuvent arrondir leur fin de mois. Mode d’emploi.

« On s’fait un Deliveroo ? » comme le veut le slogan de cette entreprise de livraison de repas. Et pourquoi pas plutôt un Yumo ? Cette application française, imaginée par trois Lyonnais, s’est lancée il y a tout juste un an. Sa spécificité : les plats sont cuisinés par des amateurs.

« On s’est rendu compte, lorsqu’on était étudiants, que beaucoup de personnes vendaient leurs plats sur les réseaux sociaux. On a eu l’idée de créer une plateforme pour les répertorier », indique Henri Guillemet, co-fondateur et aujourd’hui chargé notamment de la communication. Disponible uniquement sur smartphone pour le moment, elle a déjà convaincu plus d’un millier de passionnés de cuisine d’y proposer leurs petits plats.

[série] D’autres « J’ai testé » à découvrir : Too good to go , La Bourse aux Livres , Clear Fashion ou encore Kéabot
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Stane Rizzo fait partie du millier d’amateurs passionés de cuisine à s’être inscrit sur Yumo © DR

Amateurs, mais passionnés

Pour commander sur Yumo , rien de plus simple. Il n’est même pas nécessaire de se créer un compte en amont. La recherche démarre en entrant son adresse postale. La liste des cuisiniers inscrits dans le secteur s’affiche alors. « Ce ne sont pas seulement ses voisins directs, mais ceux situés dans une zone de quelques kilomètres », précise Henri Guillemet.

Alors que Lyon, Paris ou encore Lille comptent chacune plus de 500 vendeurs, Marseille est à la peine, sans que l’équipe l’explique : tout juste 200, en comptant les communes alentour. En plus, ces chiffres sont très récents : un boom des inscriptions a eu lieu dernièrement suite à un article paru chez nos confrères de La Provence.

Caroline fait justement partie de ces nouveaux venus. « Passionnée de cuisine », elle souhaite la pratiquer grâce à cette appli. « Je vais varier régulièrement les plats pour diversifier ma carte. Au gré des saisons, de mes envies, des recettes que je teste », explique-t-elle. De son côté, Stane Rizzo, basé à Grenoble, teste ses recettes italiennes sur Yumo en vue d’une potentielle reconversion. « Avant d’envisager des investissements, je me suis dit que c’était un bon moyen de démarrer à moindre risque ». Et apparemment ça plaît : les premiers avis laissés sur son profil sont tous positifs. Avec mention spéciale pour ses polpettes, des boulettes de viande typiques de la cuisine transalpine.

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Parmi les plats proposés par Caroline : focaccia, risotto, cake au citron et citronnade. Le tout dans des proportions généreuses et à des prix plus que corrects © Agathe Perrier

Des prix qui peuvent parfois surprendre

En naviguant sur l’appli, certains prix ont de quoi surprendre. 17,50 euros la portion de spaghettis aux palourdes, autant que dans un restaurant italien ; 40 euros un bon gros gâteau dont le tarif est digne de celui d’un boulanger professionnel. Pas de quoi inciter à l’achat. « On nous a déjà remonté que des prix sont trop élevés. Cela ne dépend pas de nous, ce sont les vendeurs qui choisissent », déplore Henri Guillemet. L’équipe pense ajouter à terme une fonctionnalité pour les aider à opter pour un prix juste, en mentionnant le prix de marché – à l’instar du Bon coin ou Vinted notamment.

Caroline pratique, elle, des prix plus que corrects au regard des belles portions proposées. « J’aime le partage, donc ça se ressent sur le tarif. Et je me dis qu’en ce moment, c’est tellement dur pour tout le monde… », glisse-t-elle. Une générosité que l’on retrouve dans ses plats. Stane Rizzo a par contre sorti la calculatrice pour fixer ses prix. « Je calcule tout d’abord le prix de revient du plat, en tenant compte aussi de l’énergie. Puis j’applique une marge. Mais au bout du compte, si je le vends 8 euros, il en reste peut-être deux pour moi », confie-t-il. Un petit plus, pour arrondir les fins de mois. Telle est justement l’essence de Yumo qui n’a pas vocation à être un gagne-pain. Aucun professionnel n’est d’ailleurs admis sur la plateforme.

Lire aussi l’article « Des réfugiés cuisinent leurs spécialités dans les collèges »
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Chaque cuisinier indique les jours où il est disponible pour assurer les commandes et le délai nécessaire à leur réalisation © Pixabay

Un peu d’anticipation

Contrairement aux autres plateformes, les commandes passées sur Yumo ne sont pas toujours préparées et/ou prêtes dans l’immédiat. Chaque cuisinier indique les jours où il est disponible pour les assurer et le délai nécessaire à leur réalisation. Cela va de l’heure suivante à trois jours plus tard. « Ça a été un casse-tête pour trouver ce système. La plupart des vendeurs ont un job et cuisinent sur leur temps libre. Ils ne sont donc pas forcément en capacité de répondre à une commande du tac au tac », souligne Henri Guillemet. Certains proposent la livraison, gratuite ou payante, quand d’autres obligent au retrait de la commande à leur domicile.

N’importe quel supposé cordon-bleu peut en tout cas s’inscrire sur l’appli. Chaque vendeur remplit son profil et crée une annonce par plat. L’équipe de Yumo passe ensuite en revue cette cuisine virtuelle pour s’assurer qu’aucun interdit n’y figure (produit à base d’alcool ou plat congelé par exemple). Un système de contrôle aléatoire existe pour les cuisiniers ayant enregistré plusieurs ventes. « On leur demande des photos ou vidéos de leur cuisine pour vérifier leur installation. On se déplace même physiquement pour les Lyonnais », précise l’entrepreneur. Une démarche qu’il espère généraliser à toute la France à l’avenir.

La chasse aux clients est ouverte

En un an d’existence, Yumo a été téléchargée 50 000 fois et compte 30 000 inscrits. Les chiffres augmentent de mois en mois, ce qui conforte les trois fondateurs dans l’utilité de leur plateforme. Et leur donne l’envie de s’accrocher malgré les difficultés de l’aventure entrepreneuriale. « C’est un projet assez complexe car il faut réussir à avoir, dans une zone géographique restreinte, un vendeur et un acheteur. Et que l’offre du premier intéresse le second », souligne Henri Guillemet.

Après avoir tourné sa communication vers les cuisiniers, l’équipe change de stratégie et cherche désormais à se faire connaître auprès des consommateurs. Cela nécessite de lever la méfiance de certains particuliers à l’idée de manger un plat concocté par un inconnu ( bonus ). « Sur toutes les commandes enregistrées jusqu’à présent, il n’y a eu aucun litige », se rassure le cofondateur. Elle compte aussi sur chaque cuisinier pour faire sa propre pub. À l’instar de Stane Rizzo qui publie régulièrement sur ses réseaux sociaux des photos de ses plats. Ce qui se ressent sur son activité puisqu’il reçoit des commandes chaque semaine.

Bientôt une version web

Des améliorations sont à venir, notamment une version web afin de commander directement depuis le site internet de Yumo et plus seulement via l’appli mobile.

Le cuisinier grenoblois a aussi remonté quelques suggestions à l’équipe. « Mes clients se plaignent régulièrement de devoir rentrer leurs coordonnées bancaires à chaque commande , indique-t-il. Mais honnêtement, lorsque ces petits détails seront réglés, l’application sera vraiment parfaite » . Rien à redire non plus du côté de Caroline qui ne lui trouve pas de « moins » pour le moment. Si ce n’est peut-être un manque de clients, Marcelle ayant été son premier. Patience, patience, l’équipe s’y attelle. ♦

Bonus

  • Quelles responsabilités en cas d’intoxication alimentaire ? Yumo a défini une charte à l’attention des cuisiniers, listant les bons gestes lorsqu’ils cuisinent . L’équipe précise par ailleurs : « Dans le cadre d’une activité commerciale, c’est l’assurance responsabilité civile exploitation propre à la restauration qui couvrira ce risque. Puisque le particulier n’exerce pas d’activité professionnelle sur Yumo, il n’y a donc pas de couverture particulière. Si une intoxication involontaire intervient, il sera couvert par son assurance maladie comme si sa famille, son ami ou lui-même avait cuisiné ».
  • La livraison de repas cartonne encore plus depuis le Covid – Cette activité a généré cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Soit +47% sur deux ans (2018-2020), selon le cabinet d’experts Food Service Vision. Si la croissance s’est depuis amoindrie avec la réouverture des restaurants, 60% des Français l’ont désormais intégrée à leurs habitudes de consommation, contre seulement 40% à la veille de la pandémie. Plus d’infos dans cet article de La Tribune .
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